Toutes les chaudières, individuelles, comme collectives, doivent faire l’objet d’un entretien annuel auprès d’un professionnel. C’est aussi le cas pour tous les combustibles (gaz, bois, fioul, granules de bois…). Si l’obligation est souvent perçue comme une contrainte, c’est avant tout un gage de sécurité face aux dangers du monoxyde de carbone, mais aussi d’économies. En effet, une chaudière bien entretenue évite la surchauffe, pour une consommation de gaz mieux maîtrisée.
Un chauffage au gaz, comme au bois, expose les habitants au danger du monoxyde de carbone. En brûlant, ce gaz inodore, incolore et non-irritante n’est pas perceptible. Il peut pourtant s’avérer mortel quand il n’est pas détecté à temps. Un entretien régulier de la chaudière permet de prévenir les risques. Il s’agit même d’une obligation légale, à réaliser par un chauffagiste qualifié, peu importe le combustible (gaz, bois, fioul, granules de bois…). La loi concerne les chaudières à gaz, celles placées au sol, comme au mur, ainsi que les chaudières à condensation, avec une puissance de 4 à 400 kW. Le chauffe-eau indépendant, chauffé au gaz, est lui aussi concerné.
Cet entretien doit même être annuel, comme l’indique le décret n°64 de juin 2009. Un propriétaire ou copropriétaire doit pouvoir fournir une attestation de moins d’un an de cette vérification.
Il n’existe pas de sanctions financières en cas d’absence d’entretien annuel. Mais en cas d’accident, l’assurance est en droit de réduire ou de refuser les indemnisations. Il vaut mieux alors enregistrer la date pour ne pas l’oublier. Lors de sa venue, le chauffagiste contrôle plusieurs points : l’état d’installation du dispositif de chauffage, son bon fonctionnement, d’éventuelles fuites…
Faire le choix d’un contrat d’entretien de chaudière
Pour simplifier la démarche, certains prestataires proposent un contrat d’entretien de la chaudière. Le professionnel peut alors vous contacter à la bonne date pour intervenir chaque année, dans le temps imparti. Cet accord entre le particulier et le professionnel est à déterminer ensemble. Pour les chaudières collectives, un contrat d’entretien peut être imposé par les copropriétés.
Avant d’approuver une intervention, il ne faut pas hésiter à comparer les tarifs d’un chauffagiste à l’autre. La différence de prix est réelle et fait jouer la concurrence. C’est même encore plus vrai pour un contrat d’entretien collectif.
➡️ À savoir : le demandeur n’a pas d’obligation de faire réviser le dispositif de chauffage par l’installateur lui-même.
Qui gère l’entretien ?
C’est à l’occupant du logement de gérer l’entretien de son dispositif de chauffage. C’est donc bien au locataire d’assurer l’entretien de la chaudière ou cheminée, de la prise de rendez-vous, au paiement. Les frais d’entretien d’usure classique sont également à sa charge, à moins que :
- Le bail intègre une clause, expliquant que c’est au propriétaire d’organiser lui-même la maintenance
- La chaudière est collective, avec un entretien réalisé par le syndic de copropriété ou par le propriétaire lui-même.
Seul un professionnel peut assurer l’entretien de votre appareil de chauffage. Il doit posséder deux agréments spécifiques pour être reconnu comme professionnel certifié :
- La certification RGE (Reconnu Garant de l’Environnement)
Elle vous rend d’ailleurs éligible aux aides de l’État pour installer un équipement.
- La qualification de Professionnel Gaz
Elle garantit une vérification complète des manipulations liées au gaz.
Après l’entretien du dispositif de chauffage, le professionnel agréé fournit une attestation d’entretien. Ce document doit obligatoirement mentionner certaines informations, dont :
- La date de la visite de contrôle, ainsi que du dernier entretien
- Le détail du contrôle de l’installation
- Les informations administratives liées à l’entreprise
- Les points de contrôle réalisés et les relevés enregistrés
- Les éventuels conseils d’entretien pour les prochains mois
- Les signatures des deux parties
Cette attestation est généralement remise avec la facture. Elle peut aussi être envoyée dans un second temps, jusqu’à 15 jours après la date de la visite. Si ce n’est pas le cas, il ne faut pas hésiter à la demander.
Détecteur monoxyde de carbone obligatoire
Le système de chauffage ne doit pas dégager un taux de monoxyde de carbone trop important. On peut distinguer trois seuils :
- Le taux de monoxyde de carbone inférieur à 10 ppm. Dans ce cas, il n’y a aucun risque. Le taux est assez bas et correspond à une combustion normale.
- Le taux de monoxyde de carbone entre 10 et 50 ppm. Un taux compris entre 10 et 50 ppm doit être un premier niveau d’alerte. Un contrôle de l’équipement par un professionnel est alors nécessaire et la pièce ventilée.
- Le taux de monoxyde de carbone égal ou supérieur à 50 ppm. Quand le taux de monoxyde de carbone atteint 50 ppm, la situation devient dangereuse. Une réparation du dispositif de chauffage est à prévoir, avec une mise en sécurité immédiate. L’arrêt du dispositif de chauffage est alors prioritaire, jusqu’à la réparation.
En plus de l’entretien annuel obligatoire du dispositif de chauffage, le plus simple est d’installer un détecteur de monoxyde de carbone. Comme il n’est pas possible de détecter soi-même la présence de monoxyde de carbone, le détecteur reste rassurant.
Selon l’INSEE, seulement 1 Français sur 7 possède un détecteur de CO. Une proposition de loi vise même à rendre obligatoire l’installation de ces détecteurs.
Que faire en cas d’intoxication de monoxyde de carbone ?
Les premiers maux d’intoxication au monoxyde de carbone sont les maux de tête, les vertiges et les vomissements. Si plusieurs personnes du logement présentent ces signes, il vaut mieux contacter les urgences afin de faire vérifier la qualité de l’air.
Le monoxyde de carbone s’inhale en respirant, passant ensuite dans le sang. C’est à ce moment qu’il devient très toxique. Un adulte peut mettre plus de 3 à 4 heures pour l’évacuer.
Le premier réflexe à avoir en cas de doute d’intoxication, est de penser à aérer immédiatement les pièces du logement, d’arrêter l’appareil de chauffage et de contacter les secours. Il est possible de joindre le samu (15) ou les pompiers (18). Une équipe spécifique va pouvoir intervenir pour inspecter le domicile et contrôler le niveau de monoxyde de carbone. En attendant l’intervention de cette équipe d’urgence, évacuez le logement.